La vie ensemble

LA VIE ENSEMBLE
étape de recherche dans le cadre de la Triennale Art Public #3 d’Ivry-sur-Seine ; exposition à la galerie municipale Fernand Léger ; 2023-24

Pièce sonore, installation et documentation

 

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1- vue de l'usine CPCU (chauffage urbain) dans le quartier Ivry-Port

vue d'exposition TAP#3 galerie fernand léger

2- vue de l'exposition à la galerie Fernand Léger d'Ivry-sur Seine, TAP#3

Cette exposition présente le processus créatif de la commande d’œuvres d’art dans l’espace urbain. Elle regroupe les projets de 10 artistes sélectionnés suite à un appel à candidature ainsi qu’un choix d’études de la commande nationale d’œuvres temporaires et réactivables pour l’espace public du CNAP.

C’est à partir du terme de « chaleur », dans ses dimensions multiples, que j’ai abordé cette recherche-création, avec comme horizon la réinvention de l’usine CPCU (chaleur urbaine) adossé à mon atelier (@lesoftivry) en un lieu de production de « chaleur » définie de manière élargie, polysémique entre production industrielle et lieux de vie, entre circulations et opacités.

La pièce sonore, intitulée « La vie ensemble » mêle des sons enregistrés dans la centrale géothermique d’Ivry, des sons prélevés dans la ville, d’autres générés en synthèse modulaire et la lecture de deux textes.

Je vous invite à écouter le son au casque ou sur enceinte :


L’un des textes est écrit à partir d’éléments de langage issus des affiches et documents de promoteurs immobiliers, d’aménageurs et d’entreprises présents dans le quartier Ivry-Port dans le cadre de son réaménagement. L’autre texte est un antidote underground, celui de la chanson-poème METAMEC de Léo Ferré, un texte fleuve à la langue riche, composé de centaines d’alexandrins qui disent une autre ville, une autre vie.

Ce travail de création sonore, que je poursuis comme outil de recherche, me permet de dessiner des ambiances et des espaces utopiques dans lesquels s’immerger, se projeter mentalement.

 

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3- vue de l'exposition - documentation

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4- vue de l’exposition – Le poème METAMEC de Leo Ferré

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5- vue de l’exposition – jeu d’associations de mots autour du terme « chaleur » proposé au public afin d’enrichir la recherche en cours

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6- vue d'une prise de son dans la centrale géothermique d'Ivry, reliée à la CPCU

crédits photos 2-5 : Elisa Gomez

 composition en synthèse modulaire - vue du logiciel VCV rack2
7 - synthèse modulaire - vue du logiciel VCV rack2

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Esquisser l’horizon de cette recherche

En cours de recherche la difficulté à entrer dans la CPCU (l’autre usine de chauffage urbain adossée à mon atelier à Ivry-Port, au gaz), l’opacité de ce bâtiment devient moteur. Possibilité d’une projection mentale, désirante.

Je tombe sur une image d’un promoteur immobilier : il présente le futur parc en bord de Seine. La CPCU n’est plus là, mon atelier non plus. A la place trois personnes jouent au frisbee. Impression d’être ce frisbee, toujours ballotée en tant que travailleuse de l’art, d’un endroit à l’autre.
Il me manque un lieu pérenne. Je veux penser la CPCU comme ce lieu qui ne disparaîtra pas.

Repenser ce lieu, l’imaginer même de manière utopique, comme un lieu de production de « chaleurs », entre production d’énergie et lieu chaleureux, dans des perspectives désirantes.
Être là pour la futur inauguration du parc, devant la CPCU réinventée. Préparer à travers les moyens de l’art et de la poésie une réappropriation collective (et prospective pour la ville d’Ivry) de ce lieu.

Faire de l’opacité de son enveloppe le support pour la projection mentale d’un intérieur multiple.
Ce serait un lieu dédié à la production de différentes « chaleurs », entre production industrielle et lieu chaleureux en passant par des lieux d’expériences sensorielles multiples mettant au coeur non le « sensationnel » mais la perception de la sensation, tactile, auditive, kinesthésique, visuelle…

Imaginer des « chambres « , des « pièces », à travers dessins et maquettes, travail du son, des matériaux et du langage.

Penser ce lieu avec d’autres artistes et les habitants, trouver nos façons de faire.

Expérimenter petit à petit à l’échelle 1 quelques uns de ces espaces de perception en investissant des lieux existants, des « chambres »  dans la ville, puis l’espace de l’exposition.