TOUT IRA BIEN
pancartes, papiers pliés et matériaux divers
en collaboration avec Geoffroy Tobé, dans le cadre de l’événement Buddleia ! (cri de guerre) porté par le collectif OPAAO - Jardins partagés Ecobox, impasse de la Chapelle
septembre 2013
TOUT IRA BIEN est une installation pour des espaces “seuils” oscillant entre ouverture et fermeture. Des lieux en tension et en mouvement dont le partage n’est pas une évidence : lieux où l’on invite, où l’on est invité, où l’on s’invite sans demander. C’est une installation pour des espaces urbains en négociation active.
Cette installation prend la forme d’une manifestation en suspens, à la fois trace d’un événement passé et scène d’une prochaine action.
Elle est composée de panneaux et de papiers pliés : on peut y lire des phrases, toutes extraites d’un roman de J.M. Coetzee : l’Âge de fer. Au début de ce roman, une femme vient d’apprendre qu’elle est malade. Elle rentre chez elle et trouve un homme installé dans son garage. Elle luttera contre son intrusion tout en lui laissant, petit à petit, une place dans sa maison et dans sa vie. Le laissant entrer dans l’intimité de son quotidien, elle laissera entrer aussi les luttes politiques secouant sa ville le Cap, fracturée par le système de l’apartheid. De ce roman, nous avons retenu pour les rejouer, des phrases ayant pour point commun de questionner le partage de l’espace, l’invitation, la confrontation, la négociation, le rejet, la relation entre intimité et espace public.
Elles sont associées à une série d’idéogrammes jouant également ce jeu de l’ouverture et de la fermeture. Les phrases (“Vous ne pouvez pas rester, vous devez partir”, “Tout ira bien”, “Pourquoi êtes-vous venus ici?”, “Vous n’aviez pas de chien”, “Ce qu’elle dit, c’est de la merde”, “Ne partez pas. Nous sommes simplement venus voir si tout allait bien pour vous”…) et les images (coeur, mur, poignée de main…) sont toutes explicites : placées sur des pancartes ou sur des papiers pliés, elles sont déjà comme portées, saisissables d’une manière intime par chacun, adressées et “adressables”. C’est dans la tension qui se créent entre elles, que le spectateur, parcourant l’installation, peut trouver du jeu, faire son chemin, recomposer une atmosphère, le fragment d’une histoire, interroger cette tension à partir de sa propre place, de sa propre expérience.
TOUT IRA BIEN
placards, folded papers and various elements
in collaboration with Geoffroy Tobé, as part of the event Buddleia ! (war cry) - Shared gardens Ecobox, impasse de la Chapelle, Paris
september 2013
Tout ira bien (All will be fine) is an installation for places oscillating between opening and closing. For some places in tension and movement where sharing is not obvious: places where you invite others, where you are invited , where you invite yourself without asking. This is an installation for urban areas in active negotiation.
This installation is a landscape both trace of a past event and a scene for a future action. It is composed of placards and folded papers : sentences are all taken from a novel by JM Coetzee : the Age of Iron. At the beginning of this novel, a woman comes to know that she is sick. She goes home and finds a man settled in his garage. She will fight against this intrusion, leaving him little by little, a place in her house and her life. By letting him enter in the privacy of her daily life, she also let enter the political struggles shaking Cape Town, fractured by the system of apartheid. From this novel, we chose to replay sentences which have in common to question the sharing of the space, the invitation, confrontation, negotiation, rejection, the relationship between privacy and public space.
They are associated with a series of ideograms also playing this game between opening and closing. Sentences (« You can’t stay, you must go back », » All will be fine « , » Why did you come here ? « , » You didn’t have dog « , « What she says, it is of crap « , » Don’t leave home. We just want to see if everything went well for you »…) and images (heart, wall, shakehand…) are all explicit : placed on placards or folded papers, as if they were already used and adressed, they can be grasped an intimate way by everyone and be adressed again. It is in the tension created between them, that the viewer, browsing the installation, can be entered the game, making his way, recompose an atmosphere, a fragment of a story, questionning this tension from his own place, from its own experience.