Un institut métaphorique (UIM) est un groupe de recherche à dimensions variables qui associe des artistes, des scientifiques, des danseurs_euses, des chercheurs_euses ayant le désir de questionner les mots de la science et de l’art et notamment l’usage des métaphores dans les pratiques de recherche. En s’attachant à interroger ce transfert (phora) de sens qu’est la métaphore, cet usage que l’on fait du nom que l’on donne aux choses, il s’agit de mettre à jour, au croisement des différentes pratiques, des imaginaires renouvelés et élargis, de nouveaux récits, de nouvelles articulations.
En avril 2015, un premier workshop d’une semaine s’est tenu à Bidart (Pays-Basque) prenant pour terrain de départ l’immunologie (domaine de recherche s’intéressant au fonctionnement de la réaction immunitaire) dont un large pan s’est construit autour d’images liées à la guerre, au danger et à l’identité (employant des mots tels que soi, non-soi, intégrité, attaque, défenses, barrière, tolérance, etc.).
Depuis 2016, Un institut métaphorique bénéficie du soutien de la fondation Daniel et Nina Carasso pour la mise en place d’une série de trois autres rencontres. Ce projet, intitulé « D’un monde à d’autres : questionner les métaphores, dessiner des ouvertures, penser de nouvelles articulations à l’intérieur des pratiques de recherches scientifiques et artistiques », est porté par les scientifiques Leïla Périé, Livio Riboli-Sasco, Claire Ribrault (l’atelier des jours à venir) et par Mathilde Chénin et Anna Principaud, artistes plasticiennes.
Dans le cadre de ce financement, trois rencontres itinérantes et itératives sont programmées entre 2016 et 2018. Sur le même format que la rencontre inaugurale à Bidart, ces ateliers d’une semaine rassemblent artistes et scientifiques issu_es de champs et de pratiques diverses. Ainsi, en octobre 2016, la rencontre accueillie par Les Laboratoires d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis a porté sur la question des systèmes complexes et des phénomènes dits émergents. Le workshop suivant aura lieu en octobre 2017 à Mamuta, centre d’art et de recherche situé à Jérusalem. Les participant_es se pencheront sur la question des métaphores liées aux représentations du temps et plus particulièrement à la notion de processus. Enfin pour clore cette trilogie, le dernier atelier reviendra sur les traces de la rencontre initiale à Bidart au cours de l’année 2018.
À chaque fois les workshops UIM entendent être des espaces-temps d’expérimentation, des parenthèses, des pas de côté pour chacun_e des participant_es. Ils ne visent pas à la formation immédiate de formes ou de contenus, mais permettent un temps de recherche véritable, une suspension de toute tentative trop hâtive de métabolisation.
Hors de ce financement Carasso, Un institut métaphorique tente de déployer d’autres formes d’espaces et de temps afin de prolonger et de partager ces dynamiques de recherche avec d’autres chercheurs, scientifiques, artistes et le grand public. Ces espaces et ces temps peuvent prendre la forme d’un festival (Bidart, 2015), d’une exposition (La Galerie cac, Noisy-le-sec, 2015), de séances de travail publiques (La Galerie cac 2015, Mains d’œuvres 2016, Laboratoires d’Aubervilliers 2016), d’une conférence (La Sorbonne, 2016)…
Lors de ces temps hors-workshops, Un institut métaphorique entend formuler, formaliser et tester un ensemble de formes-outils destinées à faciliter la rencontre et la composition de savoirs au croisement des pratiques et des champs. Ainsi ont été pensées : la mind map Métaphores, immunité, corps, connaissance, institutions, présentée et mise au travail à Noisy-le-sec ; l’édition Entrez-ées en métaphores élaborée à Mains d’Oeuvres et testée à Aubervilliers, la marelle toujours en cours d’élaboration, ainsi que de nombreuses expériences somatiques.